Velibor Čolić ou « l’exil, mode d’emploi »....

En procédant à rebours de son dernier livre, Manuel d’exil. Comment réussir son exil en trente-cinq leçons, cette étude analyse le thème de la mobilité dans quelques romans de Velibor Čolić. À l’autre extrémité du rapport réalité-fiction, par rapport au Manuel, se situe Ederlezi où il est question du nomadisme d’un orchestre tzigane et de son directeur légendaire dans l’Europe entière au XXème siècle. Il s’agit en tout cas de la recherche d’un ailleurs où fuir dans la tentative, parfois désespérée, de réaliser ses espoirs et ses projets. L’expérience de l’auteur, réfugié en France en 1992, lui permet d’adopter un double point de vue, intérieur et extérieur, par rapport au thème de la mobilité et de ses conséquences (l’accent est posé notamment sur la question de la langue et des langages). Cette poétique de l’exil et de l’errance ne peut pas, évidemment, passer à côté de l’émergence au XXIème siècle des grandes migrations et, par conséquent, d’un débat politique et socio-culturel centré sur la notion, entre autres, d’identité.