L’œuvre narrative de Jean Bruller, qui choisit, en tant que résistant, le pseudonyme de Vercors, est inaugurée, comme on sait, en 1942 par Le silence de la mer, première publication des Éditions de Minuit. À partir de 1946 son œuvre romanesque se situe dans le sillon de la recherche d’une définition de ce qu’il appelle « la qualité d’homme » ; recherche qu’il poursuit jusqu’à son dernier récit, posthume, Le commandant du Prométhée. Le symptôme paradoxalement plus éclatant de cette « qualité d’homme » est sans doute, dans l’œuvre narrative de Vercors, le silence. Je voudrais montrer par mon analyse que le silence qui parcourt l’œuvre narrative de Vercors est un silence double, dans le sens qu’il représente deux différentes attitudes face à l’horreur de la guerre. Il y a d’un côté un silence obstiné, orgueilleux et résistant (comme dans le Silence de la mer ou, par exemple, dans Le démenti) et, d’autre côté, le silence honteux et désespéré de qui a perdu sa qualité humaine face à l’horreur des camps où n’a pensé qu’à sauver sa vie en collaborant avec l’ennemi. Il s’agit donc de deux silences de signe opposé si le premier est l’expression d’un courage qui se nourrit de la confiance dans un avenir meilleur, du refus d’un présent dangereux et obscur, le second exprime une culpabilité, une honte et un désespoir qui poussent leurs racines dans le passé.

Horreur et silence : le personnage de Pierre Cange dans l’œuvre narrative de Vercors

SIBILIO, Elisabetta
2015-01-01

Abstract

L’œuvre narrative de Jean Bruller, qui choisit, en tant que résistant, le pseudonyme de Vercors, est inaugurée, comme on sait, en 1942 par Le silence de la mer, première publication des Éditions de Minuit. À partir de 1946 son œuvre romanesque se situe dans le sillon de la recherche d’une définition de ce qu’il appelle « la qualité d’homme » ; recherche qu’il poursuit jusqu’à son dernier récit, posthume, Le commandant du Prométhée. Le symptôme paradoxalement plus éclatant de cette « qualité d’homme » est sans doute, dans l’œuvre narrative de Vercors, le silence. Je voudrais montrer par mon analyse que le silence qui parcourt l’œuvre narrative de Vercors est un silence double, dans le sens qu’il représente deux différentes attitudes face à l’horreur de la guerre. Il y a d’un côté un silence obstiné, orgueilleux et résistant (comme dans le Silence de la mer ou, par exemple, dans Le démenti) et, d’autre côté, le silence honteux et désespéré de qui a perdu sa qualité humaine face à l’horreur des camps où n’a pensé qu’à sauver sa vie en collaborant avec l’ennemi. Il s’agit donc de deux silences de signe opposé si le premier est l’expression d’un courage qui se nourrit de la confiance dans un avenir meilleur, du refus d’un présent dangereux et obscur, le second exprime une culpabilité, une honte et un désespoir qui poussent leurs racines dans le passé.
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